« Tout système livré à lui-même, en l’absence de perturbations extérieures, retourne spontanément dans un état d’équilibre ». C’est ce qu’on appelle l’homéostasie.
De quel système parle-t-on ? Il peut s’agir d’un corps, d’une planète, d’un jardin, du climat…
Quelles sont les perturbations extérieures ? Les pollutions, les toxines, le désherbage, le bétonnage, l’émission de CO2… Tout ce qui vient bousculer les paramètres d’équilibre du système. C’est la pichenette que l’on donne à la bille pour la faire rouler. Elle s’arrêtera toute seule dans un nouvel état d’équilibre.
L’état d’équilibre n’est pas forcément identique à celui qui préexistait avant les perturbations. Il peut l’être, comme c’est le cas pour les valeurs sanguines (qui sont les paramètres les plus finement contrôlés par le corps !).
Mais pour le reste, les perturbations extérieures (qui ne sont pas forcément négatives) sont un facteur d’évolution : on amène le système vers un nouvel état d’équilibre.
Par exemple, un enfant attrape la varicelle, et il va fabriquer des anticorps pour s’immuniser à vie contre ce virus.
On peut faire le parallèle avec le fonctionnement des systèmes naturels : que ce soit une forêt, ou ses habitants par exemple, le système va toujours tendre vers un état d’équilibre. Et comme les paramètres de ces systèmes complexes sont nombreux, cela peut prendre du temps. Une friche peut rester couverte de ronces pendant quelques décennies avant qu’une vraie forêt ne se mette en place (la forêt étant l’état le plus abouti de l’équilibre dans la plupart des milieux naturels).
L’état d’équilibre n’est pas statique, mais dynamique, c’est-à-dire vivant ! Rien n’est statique dans l’univers (en tout cas dans ce que l’on en perçoit).
Alors c’est sûr, ce n’est pas des plus agréables d’être malade… D’avoir de la fièvre, le nez bouché, le corps douloureux ou qui gratte, des boutons partout… Mais souvent, c’est « pour notre bien », c’est-à-dire nécessaire au retour à l’équilibre. Sans fièvre, point d’élimination du microbe. Sans écoulement nasal, idem. Sans inflammation, pas de réparation des tissus. Avec des boutons, dehors les déchets. Il est dommage d’entraver tous ces processus naturels, et conseillé de les accompagner pour qu’ils se déroulent au mieux. Et il faut contrôler au cas où ça dérape, quand le système est débordé ou l’attaque trop forte : là on a besoin de la médecine !
Parfois, les paramètres du système sont tellement perturbés, qu’il est impossible de retourner dans l’état d’équilibre préexistant, et tout le système va être changé.
Par exemple, une grosse météorite qui s’écrase sur la Terre, et tout le climat est changé dans un nouvel état, et quasiment tout le vivant est profondément changé, durablement. Ou lors des changements entre périodes glaciaires et interglaciaires, qui sont deux états d’équilibre dynamique bien différents.
Plus près de nous, c’est lorsque notre corps (ou notre tête) est tellement malade qu’il ne peut plus retrouver un état de santé, il n’y a plus assez de vitalité.
Mais tant que ce point de non-retour n’est pas franchi, il n’y a rien qui ne puisse guérir spontanément, à condition de supprimer les perturbations extérieures, et de laisser le temps faire son affaire. La vie prend soin d’elle-même, avec amour. Aidons-là du mieux que nous pouvons.
Supprimer les perturbations extérieures, ça peut être plein de choses : arrêter d’ingérer volontairement du poison (alimentation et boissons non physiologiques, cigarette, médicaments inutiles, pesticides…), se retirer d’un milieu de vie toxique (pollutions en tout genre, travail non épanouissant, parfois entourage néfaste ?), faire évoluer ses schémas psycho-émotionnels toxiques, etc. etc. En bref, offrir à notre corps et à notre esprit les conditions optimales pour son épanouissement.
Bien manger, bien bouger, bien respirer, bien évacuer, bien penser, … et surtout AIMER.
Et comme ça, lorsque survient un petit (ou un gros) déséquilibre, le corps met en branle ses forces de résilience et il est assez solide pour déclencher tous les processus homéostatiques.
Il n’y a rien à faire d’autre que de laisser faire, et accompagner au mieux. Laisser la vie circuler en nous.
Chaque parcelle de nous sait comment guérir.
On n’a pas besoin d’expliquer à notre peau comment cicatriser.
Et oui il arrive parfois que, le corps ne sache plus comment guérir, comme si une partie de nous avait perdu le mode d’emploi. Qu’importe les raisons (de toute façon on ne les comprendra pas forcément), c’est le moment où l’on a besoin d’une intervention extérieure, d’un thérapeute. (J'exclue ici tout ce qui relève du milieu médical).
Le thérapeute, défini comme « le bon compagnon sur le chemin de la santé » par K. G. Durkheim, est celui dont la seule présence juste va permettre au corps / à l’esprit de retrouver le mode d’emploi. C’est le coup de pouce, le catalyseur, celui qui prend soin.
Petite digression sur le système « jardin ».
Chaque plante qui pousse, a une utilité dans le maintien de l’homéostasie du jardin. Et nous, le jardinier, celui qui est censé prendre soin, bien souvent nous sommes surtout une perturbation extérieure au système… Les plantes que l’on juge indésirables et que l’on s’échine à arracher, elles sont là pour quelque chose ; même si leur but n’est pas de nous fournir un jardin nutritif mais de rétablir l’équilibre du système. Trop de chardons, de pissenlits, de liseron, de renoncule, etc., c’est juste parce que le sol est tassé et a besoin d’aération, ce qui sera fait par la pousse de leur système racinaire. Et toutes les herbes sont là bien sûr pour combler un manque que nous aurons créé en mettant la terre à nu. La nature a horreur du vide… Le sol sera riche et fertile si on apporte les bonnes conditions (couverture, débris organiques…) et que l’on arrête de l’intoxiquer (pesticides…), bien que dans les immenses champs de la Beauce on peut se demander si un point de non-retour n’a pas été franchi et si toute cette terre qui n’est plus que roche resterait un désert si on n’y faisait plus rien.
Et si on dézoome à l’échelle planétaire ? Bien des systèmes ont été et sont toujours perturbés par nos activités. Quittant un état d’équilibre, nous sommes en phase de crise, ce moment où tout part en cacahuète ; et on a beau le savoir on continue, l’inertie de la masse nous pousse vers le précipice, et on va tomber mais… où va-t-on atterrir ? Dans un nouvel état d’équilibre. Avec ou sans les humains, ça je n’en sais rien…
Et si nous, espèce humaine, nous avions les qualités du thérapeute ? Si chacun de nous avait reconnecté son dieu intérieur, sa source, sa lumière… bref, l’amour inconditionnel ; si chacune de nos actions était faite dans la conscience et l’amour du monde vivant qui nous entoure ? …
Alors pour conclure, revenons à notre échelle. Emerveillons-nous de voir les forces homéostatiques qui sont en jeu dans tout ce qui nous entoure. Et pour ceux qui le veulent, jouons le jeu de notre propre homéostasie ! C’est la clé de la santé…
Comentarios